La fin de la mondialisation ? - par Cecile de Kervasdoue
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Posted on Thursday 13 December 2007, 17h07 - updated on 13/12/07 - Édito - Permalink
C’est la fin du consensus autour du libre marché... titre le Guardian en Grande Bretagne
Même les Etats Unis mettent en doute l’économie du libre échange... lance le Soir
Alors que le Spiegel en Allemagne pose cette autre question... Sommes nous donc en train de vivre la fin de la mondialisation ?
En tout cas nous en avons sous les yeux les limites ... clament la grande majorité des journaux européens qui affichent la même perplexité ce matin sur leur une autour de cette "mobilisation générale des banques centrales décidée hier pour tenter de calmer la crise du crédit"
Les banques centrales lancent un plan anticrise... dit ainsi la Une de la Vanguardia en Espagne... un geste de concertation entre 5 banques centrales américaines et européennes qui a surpris tout le monde et qui vise surtout à redonner confiance aux marchés très déprimés par la crise des subprimes
Et c’est el Pais toujours en Espagne qui explique... depuis cet été les marchés monétaires mondiaux souffrent d’un manque accru de liquidités... plus personne ne veut prêter de l’argent surtout en dollars parce que les investisseurs ont tout simplement peur de ne pas le récupérer comme ça a été le cas avec cette crise des subprimes. .. ces prêts immobiliers à risque cad à taux très élevés qui se sont multipliés aux Etats Unis mais sans vraies garanties ... les ménages emprunteurs se sont retrouvés incapables de rembourser mettant par ricochet les banques en danger... et el Pais continue... jusqu’ici les banques centrales se bornaient à venir en aide de manière ciblée aux organismes bancaires les plus touchés via des prêts à des taux d’intérêts très bas... ça a été le cas par exemple à l’automne avec Northern Rock en Grande Bretagne... mais la décision d’hier est généralisée... il s’agit d’allouer de l’argent à toutes les banques via des taux d’intérêts plus bas que le marché !
sauf que ce geste est si rare qu’il révèle combien la crise financière mondiale est sérieuse... rajoute le Guardian alors que l’International Herald Tribune explique... pour la première fois depuis le 11 septembre 2001 les banques centrales ont donc décidé de soutenir ensemble les marchés financiers en injectant des millions de dollars (près de 83,3 milliards de dollars au moins) dans les circuits des banques commerciales afin de les pousser à se prêter les unes aux autres...
alors cette injection de capital de la part de la réserve fédérale américaine... de la banque du Canada... de la banque centrale européenne ... de la banque d’Angleterre et de la Banque nationale suisse... est un geste aussi rare qu’agressif... écrit le New York Times ... mais les experts s’ils saluent l’effort concerté sont assez pessimistes sur son impact quant à la crise des crédits
ça donne un peu l’impression qu’il ne reste plus d’espoir... rajoute le Temps... depuis l’été les banques centrales ouvrent déjà grandes les vannes du crédit... mais sans effet... le marché monétaire sur lequel les banques prêtent chaque jour de l’argent, reste à sec... et la crise s’aggrave parce que l’ampleur de ce phénomène mondial a dépassé les grands argentiers touchant durement les entreprises et affectant le fonctionnement de l’économie de marché... alors l’opération hors du commun lancée hier est certes importante mais elle risque d’être surtout symbolique
parce qu’un patient sait que son état s’aggrave lorsqu’il voit la mine déconfite de ses médecins... rajoute le Guardian... et c’est ainsi que cette mobilisation des banques centrales risque d’avoir l’effet inverse que celui escompté... et ça ne devrait surprendre personne continue l’éditorialiste du journal britannique... parce que ça fait 4 mois que les banques centrales diminuent leurs taux d’intérêts sans effet... un prêts se concède aujourd’hui sur le marché à 6,74% de taux d’intérêt c’est presque 1,25% de plus que les taux défini par la banque centrale d’Angleterre... imaginez les répercutions sur les entreprises et sur les consommateurs... alors conclut le Guardian... faire cette injection de la dernière chance ne changera rien au problème parce que ça n’agit pas sur les vraies causes du problème à savoir... le manque de transparence et de régulation des marchés financiers... puisqu’il n’y a toujours pas le réflexe de vérifier par exemple l’état financier des emprunteurs... et qu’à cause de cela la bulle financière et immobilière qui fait vivre les Etats unis et la Grande Bretagne est sur le point d’exploser
N’empêche nuance le Financial Times... c’est vrai que ce geste risque de n’avoir aucun effet immédiat... mais c’est peut être justement le point de départ d’une volonté de régulation de la part des banques centrales qui a terme voudraient pouvoir forcer les taux d’intérêts à baisser... les banques centrales ne peuvent pas effacer par magie des décennies d’excès mais le fait qu’elles prennent conscience ensemble du problème c’est déjà un début... et ça doit pousser à la confiance
sauf que l’opération des banques centrales n’a rien changé au pessimisme de Wall Streets hier... écrit la Vanguardia... rien changé non plus à cette inflation qui s’accélère avec la hausse du prix du pétrole et des céréales... parce que le vrai problème rajoute le journal catalan c’est que les Etats Unis n’arrivent pas à digérer la crise des subprimes... ils vivent au dessus de leur moyens ont le sait, mais ne font rien pour changer tout simplement à cause de cet adage... ¬´ si vous devez dix livres à une banque alors vous avez un problème... mais si vous en devez dix millions alors c’est la banque qui a un problème ¬ª
C’est ainsi que la crainte et le manque de confiance des marchés financiers ne se réduit pas au problème de liquidités ... continue el Pais... il y a en toile de fond cette crainte de voir l’économie américaine rentrer dans une période de récession généralisée qui touchera de plein fouet nos économies européennes
et c’est comme si on était que tout en haut d’un iceberg effrayant ... s’inquiète aussi le Telegraph... si l’on prend comme base que le capitalisme s’appuie sur le prêts bancaires... des prêts qui impliquent par essence une prise de risque... alors l’idée est effectivement de redonner confiance... et c’est peut être donc sur un aspect bien plus général... plus sociologique même qu’il faut travailler... c’est sur l’idée même de la prise de risque...
Sauf que ¬´ que faire quand même les Etats Unis se mettent à douter de ce processus qu’ils pont eux même installé dans le monde entier ¬ª s’interroge le Spiegel et le Soir en Belgique... voilà que même Hilary Clinton porte un regard sévère sur le commerce mondialisé
Or, les grands changements politiques dit le Spiegel on le sait commencent toujours par un tout petit doute... et c’est bien le doute qui est en train de s’installer aux Etats Unis... l’idée selon laquelle le libre échange n’est finalement pas la panacée
Nous sommes donc bien à l’orée d’un grand changement et nos politiques doivent en prendre conscience conclut le Guardian l’ère de Tony Blair avec sa "croissance à tout prix" est sur le déclin et nos politiques britanniques et européens ont tout à gagner à inventer un nouveau modèle pour remplacer ce libre marché outrageusement libre... et je journal conclut... de quoi enclencher une révolution idéologique !
Source :
France Culture > Les Matins > Revue de presse de Cécile Kervasdoue du 13/12/07 > La fin de la mondialisation ?
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