Les chroniques de la monnaie (2)
- Article par Edrobal
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Posted on Friday 17 July 2009, 19h34 - updated on 17/07/09 - Essais - Permalink
Afin de continuer à éveiller l’intérêt (terme choisi à dessein !) voici un second petit conte sur la monnaie. Bonne lecture, et surtout, méditez la morale de cette histoire. Vous commencerez à comprendre le vice profond de notre système économique qui explique pourquoi une minorité s’enrichit au détriment du plus grand nombre.
Ceci
se passait en des temps fort anciens :
Dans le comté de
Roseland vivait une population industrieuse. La prospérité et la
convivialité régnaient.
Nicolas, le cinquième fils d’un fermier, venait d’atteindre sa majorité. Il vint trouver son père et lui dit : «Père, la ferme n’a pas besoin d’une cinquième paire de bras pour continuer à prospérer. Or, on entend bien des habitants du comté regretter l’absence d’habits de fête. Aussi souhaiterais-je m’établir tisserand.»
« Bonne idée », répondit son père. «Je peux te donner la petite grange pour y installer ton échoppe. Mais tu sais que je n’ai pas trop d’argent et il t’en faudra pas mal. Va donc voir, de ma part, le Grand Argentier du comté.»
Ce
qui fut dit, fut fait. Nicolas fut tout étonné, lors de son
entrevue, de voir le Grand Argentier si ouvert et les choses si
faciles. «Il te faut 250 écus ? Les voici. Bon courage,
Nicolas !…»
Nicolas se confondit en remerciements ; mais
dans le couloir, il fut pris d’un doute : «Il ne m’a fixé, ni
échéance de remboursement, ni taux d’intérêt». Il revint donc
frapper à la porte pour demander les conditions de ce prêt. «Nous
ne te prêtons pas ces écus, nous te les donnons. L’équilibre de
la circulation monétaire est actuellement atteint dans notre Comté.
Il faudra donc un peu plus de pouvoir d’achat à nos sujets pour
acheter tes beaux habits. L’argent que nous te donnons pour acheter
tes laines, tes teintures, mais aussi pour que tu puisses créer une
famille, va aller dans leurs poches par tes achats. Tu serviras la
collectivité et l’équilibre subsistera.»
Moralité de cette histoire
La masse monétaire doit rester liée aux évolutions du progrès technique, à la production, et à celles de la population d’une nation. Si la population s’accroît ou si les activités augmentent, la masse monétaire en circulation doit s’accroître aussi, ce n’est pas de l’inflation.
La monnaie est la propriété de la communauté. Elle est émise par son représentant mandaté. Elle ne coûte que le prix du papier et des salaires pour la fabriquer ou pour l’écrire sur un ordinateur. Mais aujourd’hui l’État ayant abdiqué son pouvoir régalien de battre la monnaie, l’accroissement nécessaire de la masse monétaire est financé par l’emprunt (conséquence de la demande de crédit des agents économiques publics et privés) et coûte des intérêts exorbitants. L’argent est créé sous forme de dettes et il est devenu propriété des banques et non plus de la communauté. Le peuple a perdu sa souveraineté.
Que se serait-il passé pour Nicolas, si l’argent, au lieu de lui avoir été sagement donné, lui avait été prêté, et de plus avec intérêt ? En dépensant les 250 écus prêtés, il aurait bien accru la masse monétaire de la communauté. Mais en les remboursant, c’est-à-dire en s’en privant, il aurait cette fois diminué la masse monétaire qui serait revenue à son niveau initial. Finalement sa nouvelle activité, au lieu d’enrichir la communauté, l’aurait appauvrie.
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