Être de gauche et productiviste‚ par Le Sarkophage
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Posted on Friday 19 September 2008, 22h43 - updated on 19/09/08 - Réfléchir - Permalink
La gauche et la droite ont le même bilan effroyable en matière d’écologie. Les deux systèmes ont pillé la planète pour nourrir leur machine productiviste. La droite a un vrai projet : faire payer aux plus pauvres la crise écologique. La gauche est aphone, car elle ne sait pas comment lier son souci de justice sociale avec les questions environnementales : elle tombe donc dans tous les pièges que lui tend la droite. On l’a vue majoritairement se réjouir du Grenelle de l’environnement comme on la voit ici demander de nouvelles autoroutes ou voies rapides et là exiger de nouveaux centres commerciaux. On ne pourra pas reconstruire un projet à gauche sans revisiter profondément les questions de travail, de la consommation, du productivisme, de la croissance, du PIB, etc. Les choses semblent parfois aller dans le bon sens. L’Appel national lancé par nos amis de Politis traite à égalité social et écologie. Une partie de nos camarades du NPA engagent le débat autour de la décroissance. Attac national vient enfin (après des années de refus) d’ouvrir une liste décroissance. Les militants communistes et certains socialistes interrogent le productivisme. Les différentes gauches antiproductivistes se sont retrouvés fin août en Auvergne.
On ne peut taire cependant nos craintes face à des crispations que l’on sent poindre. Ainsi, l’appel des Verts à un quarteron médiatique pour les prochaines européennes (Cohn-Bendit, Jean-Paul Besset plume de Nicolas Hulot, José Bové et bientôt Corinne Lepage) est une très mauvaise nouvelle pour l’écologie politique car elle n’est que la traduction électoraliste du nouveau rapport de force établi à l’occasion du sarkozyste Grenelle de l’environnement. Politis publie également ce 4 septembre un texte de Michel Husson sous le titre interrogateur ¬´Récession = décroissance ?¬ª. L’économiste d’ATTAC nous explique que ¬´ce n’est pas à la croissance qu’il faut s’en prendre, mais à la croissance capitaliste¬ª. Certes, nous devons tous être anticapitalistes, mais pas seulement. Car le pétrole ou le nucléaire socialistes ne sont pas plus ¬´écolos¬ª que le pétrole et le nucléaire capitalistes. Car l’idéologie managériale, la publicité et le marketing sont irrémédiablement capitalistes. Anticapitalistes, oui, mais tout autant antiproductivistes et anticonsuméristes. Sinon nous finirons par dire comme Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, chargé par Sarkozy de réfléchir à de nouveaux indicateurs de croissance, que seule la gauche sait faire de la bonne croissance et qu’¬ªil n’est pas besoin de choisir entre égalité et croissance¬ª (Les Echos). Le Sarkophage entend bien devenir, au contraire, une passerelle entre les multiples courants et filiations qui veulent en finir avec l’idée que le socialisme rattrapera le capitalisme sur son propre terrain. La grande question n’est plus de faire grossir le gâteau, mais d’en changer le recette, bref de redevenir des partageux, d’en finir avec le sans limites. Jean-Marc Schiappa rappelle dans un merveilleux ouvrage qui vient juste de paraître que les premiers communistes comme Buonarroti et Babeuf n’avaient pas pour objectif le développement économique, mais ¬´une égale et honnête médiocrit鬪 (Buonarroti, l’inoxydable, les éditions libertaires) : ¬´Un logement sains‚Ķ une quantité suffisante d’aliments‚Ķ les secours de l’art de guérir.¬ª Nous disons dans notre vocabulaire moderne : la gratuité de l’usage face au renchérissement du mésusage.
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