Rien ne sert de courir, il faut partir maintenant !
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Posted on Tuesday 31 March 2009, 06h00 - updated on 31/03/09 - Édito - Permalink
Depuis des mois, tous les jours en France, des luttes sont menées, tous les secteurs sont touchés, industrie, commerce, distribution… tout le secteur privé souffre d’ajustements que l’on fait peser sur les salariés, dernière variable ajustable pour préserver les profits des spéculateurs.
Le secteur public (Enseignement de la maternelle à l’université, postes, santé, justice, culture…) subit, lui aussi l’amplification et l’accélération des attaques. Petit à petit ses missions se voient transférées
vers le secteur privé ou aux oubliettes ! Tôt ou tard, les monopoles publics deviendront des monopoles privés, contrôlés par une poignée d’actionnaires. Fruit de la solidarité, l’égalité d’accès pour tous les citoyen-ne-s sur tout le territoire en fera les frais. Un seul credo dominera : flexibilité, productivité, rentabilité !
Après que la grève générale se soit propagée dans les territoires d’Outre-mer. Après les mobilisations des 29 janvier et 19 mars (source revoltes.net) le gouvernement comme pris de sénilité fait montre d’une étrange surdité face aux revendications et continue sa politique tant décriée. Il est urgent de sortir du chacun pour soi, de mettre fin aux divisions artificielles montant habilement les uns contre les autres. Un tel malaise impose de dépasser les revendications sectorielles, de porter le débat à la hauteur de l’enjeu pressenti : quelle société désirons-nous pour demain ?
Ce n’est qu’un début, commençons le débat.
Le temps est venu de coordonner les combats et de sortir du seul domaine accepté de bonne grâce mais confiné à la résistance. Tou-te-s les citoyen-ne-s doivent devenir force de propositions. Partant, seule la convergence des réflexions et actions, la coordination de nos initiatives, la construction commune d’alternatives seront en mesure d’imposer aspirations et revendications. Il est essentiel pour cela de s’approprier le débat démocratique. Nous citerons ici pour les interroger quelques unes des revendications les plus médiatisées.
« Nous voulons l’arrêt immédiat des licenciements et des suppressions de postes. »
Pour le moins, ici, on amène des questions au sujet de la réorganisation du travail, de son partage, sur la méthode permettant d’instituer un revenu décent pour tous, tout le temps ! Alors, travail salarié ou pas ? Pour quelle production ? Que penser de la dématérialisation de l’économie ?
Pour ne citer que ce secteur, pourquoi en effet s’entêter à fabriquer des voitures à la conception dépassée, jetables, à renouveler tous les 3 ans et dont finalement plus personne ne veut même bradées. Par exemple, combien de 4x4 gisant sur les parkings aux Etats-Unis et même en Europe ? Même au nom de la seule préservation des emplois dans l’industrie automobile, point de salut pour un projet qui voudrait équiper ne serait ce que la moitié des citoyens du monde : 3 milliards de voitures est ce bien raisonnable ? Est ce seulement possible ? Quoiqu’il en soit c’est une impasse climatique, écologique qui apparaît. Qui l’ignore encore ? Tôt ou tard ce sera un non-sens économique et social si ce n’est pas exactement la crise qui éclate sous nos yeux.
En revanche, si c’est pour concevoir des véhicules mieux utilisés pour le transport en commun, pour les urgences, pour les moins mobiles d’entre nous, des véhicules plus économes de matières premières et d’énergie, plus solides et plus faciles et moins couteux à réparer. Si c’est pour que les salariés aient voix au chapitre au conseil d’administration de leur entreprise. Là, c’est un début !
« Nous voulons l’abandon de toutes les réformes qui ont remis en cause des droits fondamentaux dans les domaines de la santé, de la justice, de l’éducation et de la protection sociale. »
Avec quel recul ? Depuis 2007 ou avant ? Il ne faudrait pas oublier les liberticides “lois Perben”, les lois sur les retraites du privé (Balladur - 1993) et du publique (Raffarin - 2003), sur les services publics, etc. Ouvrir des débats sur les services dont nous avons besoin et comment les rendre, sur la répression, sur l’emploi des nanotechnologies, sur l’usage de la biométrie, le traçage (puces RFID), les fichages en tout genres de “Base-élèves” au fichage ADN généralisé en passant par “Sconet”, “Edvige” et tous les autres.
« Comme en Guadeloupe, nous exigeons une augmentation de 200 € pour toutes et tous, salari-é-s, retraité-e-s, chômeuses, chômeurs et minima sociaux. »
Augmenter le pouvoir d’achat, certes, c’est une mesure d’urgence pour les plus démuni-e-s d’entre nous mais, c’est insuffisant ! Comment cesser cette course à la croissance ? Peut-on seulement la critiquer ? Et abolir, au moins, les profits monétaires, limiter les “gros ” salaires ? Comment nous organiser pour définir ensemble ce que seraient nos besoins réels, sur la production que nous devons conserver pour les satisfaire tout en sortant de ce productivisme destructeur de nos ressources communes. Comment faire vivre la démocratie ? Quelle stratégie ?
Et maintenant que fait-on ?
“Reconsidérer la condition humaine du point de vue de nos expériences et de nos craintes les plus récentes. Il s’agit là évidemment de réflexion, et l’irréflexion me paraît une des principales caractéristiques de notre temps. Ce que je propose est donc très simple : rien de plus que de penser ce que nous faisons.” - Hannah Arendt.
Les espoirs portés par les antillais d’une autre société, malgré une grève générale de plusieurs semaines se sont finalement enlisés lors des négociations, laissant utopies et rêves poétiques de côté. Des semaines d’action pour un résultat bien éloigné des espérances.
Aujourd’hui, personne n’ose plus ! Aucun pouvoir institué (gouvernement, parlement, partis, syndicats,…) n’ose élargir le débat, n’ose proposer autre chose qu’une répartition différente des richesses, n’ose prendre le risque de sortir réellement du modèle capitaliste/productiviste ni n’imagine vraiment comment sortir d’un salariat aliénant, esclavagiste. La moralisation de ce système en échec revient à coller un emplâtre sur une jambe de bois. Chacune ayant son “modèle”, aucune n’envisage une révolte créatrice, pacifiée et permanente redonnant tout son sens à une Démocratie qui permettrait à tous de savoir avant de décider.
Sans plus attendre, rencontrons-nous, dans nos campagnes, dans nos villes, dans nos quartiers. Préparons et menons ces débats et dès que possible prenons les décisions qui s’imposent. Prenons en mains et ne lâchons rien de ce qui fonde les règles et les méthodes démocratiques afin de construire une large base d’aspirations communes.
Ne nous laissons plus distraire par les simulacres électoraux pour consacrer tout notre temps encore libre à l’élaboration d’un projet de vie commune, souhaitable, enviable pour nous et nos enfants. Se libérer de la dictature de l’emploi accrue par la crise et celle des médias dominants pour travailler, œuvrer à nouveau à l’élaboration d’un projet commun, pour le bien commun, est devenu un impératif.
Qu’une action de grande ampleur porte et défende des objectifs partagés par le plus grand nombre possible. Que des réflexions mises en commun pour mieux anticiper les mauvais coups soient nos ambitions premières. Ce sont en effet les seules clefs dont nous disposons pour espérer réussir les changements souhaités. Convergence et coordination sont les seules méthodes pour limiter voire arrêter les dégâts supportés par de plus en plus d’entre les plus humbles.
La colère doit céder la place à l’indignation. De celle qui désire et veut d’abord éviter le pire que serait une forte répression déjà visible malgré la propagande et la désinformation; de celle qui désire et veut par dessus tout reprendre notre souveraineté à cette panoplie d’acteurs politiques de série B - au premier chef, le pion de fer de service. Tous dirigés par la main invisible qu’est cette caste mondiale de ploutocrates illuminés et aveugles. Cette main invisible là est bien plus vraie que celle que l’on prête impunément au marché. Le marché c’est eux et nous sommes les dindons de la farce.
Discrètement, peu à peu, depuis maintenant plus de trente ans, par des pseudos réformes recourant à la méthode des petits pas, ils ont truqué, détourné, subtilisé les institutions et les textes qui les régissent jusqu’à dénaturer ce que l’on ose encore appeler la démocratie.
Reprenons en main le cours de l’histoire. Laissons libre cours à nos initiatives sans jamais perdre de vue l’ardente obligation de préserver et de chérir la liberté, l’égalité et la fraternité.
Rapportez nous vos initiatives, partagez vos expériences et nous les publierons. Mieux vous les publierez vous même sur Netoyens.info !
Pour le bien commun, pour un autre avenir… Réanimons la démocratie !
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