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Les gaz de schiste, les nanotechnologies, la bactérie méthanotrophe, l'escargot, la palourde et les chimpanzés du futur.

Non, ce n’est pas un inventaire à la Prévert, mais les pistes de recherches scientifiques actuelles pour « améliorer » l’exploitation des gaz de schiste. Pistes qui nous conduisent dans le monde des savants fous et des chimpanzés du futur.

La fracturation hydraulique provoque des microfissures dans la roche mère, mais les foreurs voudraient connaître leur chemin, distance, connexions entre elles…tout le réseau souterrain.

D’où l’idée d’ajouter des nanoparticules, comme traceur, dans le fluide de fracturation. Des recherches sont donc conduites à l’université Rice (USA) pour trouver la particule adaptée au fluide de fracturation et à la roche. Des nanoparticules d’argent sont testées sur une maquette. Puis elles seront modifiées « avec d’autres produits chimiques » en fonction du forage.

Et, oh merveille ! on pourra aussi les utiliser pour connaître le fonctionnement des aquifères ou la surveillance des flux de polluants dans les réserves d’eau.

La circulation des polluants du liquide de fracturation aussi ? Heu, on n’en parle pas.

Je me demande quand même si c’est une si bonne idée d’infiltrer des nanoparticules dans le liquide de fracturation et … dans l’eau potable ?

Ces particules si petites (10-9 m, un milliardième de millimètres) ont la particularité de pouvoir traverser le tissu humain, les cellules, le noyau cellulaire jusqu’à l’ADN qu’elles peuvent modifier. Elles sont reconnues toxiques, provoquant des inflammations, un stress oxydatif, des nécroses pouvant conduire à la mort de la cellule.

Elles peuvent s’introduire et circuler dans tout le corps, y compris le cerveau (des expériences ont montré qu’elles peuvent être mortelles sur le cerveau des truites avec des effets comparables à un empoisonnement au mercure).

Les risques de cancer et de perturbation de la reproduction chez l’homme sont encore mal connues, car si des millions d’euros d’argent publiques sont dépensés pour la recherche sur l’application des nanomatériaux pour l’industrie, la défense, l’armement, la « sécurisation de la société » (traçabilité, puçage…), ainsi que pour son « acceptabilité sociale », très peu ont été alloués à la recherche sur leurs risques sanitaires et sur leur devenir dans le temps.

Certaines sont utilisées comme antibactérien, mais qu’en sera-t-il à long terme de l’équilibre bactérien [1] ?

D’autres sont déjà associées aux pesticides leur permettant de mieux se dissoudre dans l’eau et d’être plus efficace, donc de réduire les doses.

Pire (si possible), on peut les utiliser pour modifier le comportement humain par inhalation de nanoparticules psychotropes !

Sans que nous le sachions, elles sont déjà partout autour de nous : produits cosmétiques, dentifrices, produits de consommation courante, aliments, vitres autonettoyantes, tissus déperlants, peintures, diodes électroluminescentes, téléphones cellulaires, pneus… la liste de tous les produits contenant des nanomatériaux est inconnue, car rien n’oblige à déclarer leur présence.

Dans le communiqué du 26 octobre 2011, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) confirme, huit ans après, les informations de Pièces et main d’œuvre : les nanoparticules fournissent à l’industrie du cancer et des maladies neurodégénératives sa prochaine épidémie :

« Des chercheurs du CEA et de l’Université Joseph-Fourier ont mis en évidence que des nanoparticules de dioxyde de titane (nano-TiO2) altèrent une barrière physiologique essentielle pour la protection du cerveau : la barrière hémato-encéphalique. (…) Ces résultats suggèrent que la présence de nano-TiO2 pourrait être à l’origine d’une inflammation cérébro-vasculaire. Ils suggèrent également qu’une exposition chronique, in vivo, à ces nanoparticules pourrait entraîner leur accumulation dans le cerveau avec un risque de perturbation de certaines fonctions cérébrales. »

Bonne idée d’en mettre dans le fluide de fracturation et encore mieux dans nos réseaux d’eau potable !

Continuons notre inventaire,

Afin de paraître plus « écolos » tout en se faisant un peu d’argent, les foreurs souhaiteraient récupérer le méthane (sous produit de l’exploitation des huiles et gaz) qui s’échappe des puits de forage lors de la fracturation hydraulique et dont le potentiel de réchauffement climatique est 25 fois plus important que le CO2.

La récupération et surtout le transport du méthane sous sa forme gazeuse n’étant pas rentable.

Un consortium de chercheurs dont une partie appartient au Laboratoire National d’Énergie Renouvelable au DoE (National Renewable Energy Laboratory, NREL) – Energie renouvelable ? - et donc financé par des fonds publics – fait des recherches sur une bactérie méthanotrophe capable de digérer le méthane et de le convertir en carburant liquide plus facilement transportable.

Mais il faudrait un peu modifier cette bactérie. Qu’à cela ne tienne, il suffit d’en faire un OGM !

« les chercheurs de l’Université de Washington sont en charge des modifications génétiques du microbe pour accroître la production lipidique et obtenir des lipides sans phosphore qui seraient plus aisément convertibles en carburant. »

Les conséquences sanitaires et environnementales (voir note 1) ?

Sans doute pas prévues dans la recherche et pas financées.

Par contre on nous prédit déjà de nouveaux emplois ! Ah l’emploi ! On ne peut donc pas s’y opposer.

« Lors de sa candidature, l’équipe de chercheurs a déclaré que ce procédé pourrait simultanément capturer l’énergie perdue, produire une nouvelle source d’hydrocarbure liquide et atténuer les émissions de gaz à effet de serre tout en créant de nouveaux emplois et de nouveaux équipements de production. De grandes ambitions à suivre… »

Et que viennent faire dans cet inventaire l’escargot et la palourde ?

Eh bien, il s’agit de biomimétisme.

Un professeur de l’Institut de Technologie du Massachussetts a décidé d’étudier le mode de déplacement de l’escargot qui peut se déplacer dans toutes les directions et sur tous les supports grâce à son mucus et la façon dont la palourde s’enterre dans le sable.

Ce qui a permi la création de 2 robots : RoboSnail peut grimper sur les murs et rester accroché à l’envers, RoboClam peut plonger et s’enterrer dans le sable avec une consommation d’énergie plus réduite que les équipements actuels.

Et le plus drôle est qu’ils pensent que le fait de faire du biomimétisme « pourraient rapprocher » les industriels pétroliers des défenseurs de la nature et améliorer l’image des foreurs !

Vous pourrez retrouver le texte qui m’a permis d’écrire cet article sur le site de l’Ambassade de France aux Etats-Unis, mais si vous avez un peu de temps, allez plutôt voir le site de Pièces et main d’oeuvre pour vous renseigner sur les nanotechnologies et son pendant en biologie dont on ne nous parle pas, ou juste pour nous le faire accepter. La biologie synthétique dont l’objectif est de remodeler génétiquement la vie elle-même conformément aux principes d’ingénierie, afin de la rendre « plus efficace » que les résultats issus du bricolage de l’évolution. La biologie de synthèse considérant avec mépris l’inefficacité des produits de l’évolution naturelle.

Des chercheurs scientifiques sont déjà en train de créer de toutes pièces des organismes vivants artificiels (bactéries, micro-organismes, virus, etc.), dont l’ADN est assemblé comme un mécano.

Viande de synthèse, bactéries crées pour la transformation des plantes en biocarburants… certains savants fous envisagent même l’hybridation de l’humain avec des machines, la modification de notre génome par la biologie de synthèse pour doter l’humain de nouvelles fonctions ou la réalisation de ce vieux rêve fou d’une sélection dirigée ainsi que la création artificiellement des espèces disparues.

Non, vous n’êtes pas en train de lire un livre de sciences fiction d’Aldous Huxley ou de regarder Jurassic Park.

Vous êtes dans la logique du capitalisme industriel qui n’en n’a pas fini avec sa volonté d’exploiter et de dominer la nature.

Il détruit la nature, qu’à cela ne tienne, il va créer la « biodiversité artificielle ».

J’aime beaucoup cette phrase trouvée dans un tract d’opposants à ces nouvelles technologies :

« Votre outil est un marteau, de sorte que vous regardez chaque problème comme un clou. »

Et oui, ces solutions technologiques servent toujours à maintenir en place le système qui est à l’origine du problème.

Et voici pour finir une mascarade intitulée « Forum de la biologie de synthèse » et créée une fois encore, pour l’acceptabilité sociale. Mascarade perturbée par la révolte des chimpanzés du futur car,

« Ceux qui décideront de rester humains et refuseront de s’améliorer auront un sérieux handicap, ils constitueront une sous-espèce et formeront les chimpanzés du futur. »

Kevin Warwick 2002, cybernéticien.

Alors, pas belle la vie artificielle dans le meilleure des mondes ?


Notes:

[1] Les bactéries sont partout, jusque dans nos corps. On estime leur nombre entre 4 et 6 mille milliards de milliards de milliards à un instant donné. Elles sont essentielles à la fertilité des sols et à la croissance des végétaux, à l’autoépuration des milieux aquatiques, à notre digestion. C’est au socle de l’équilibre biologique sur Terre, à ce bien commun du vivant, que s’attaquent les chercheurs pour en tirer profit et puissance.

Qui contrôle les bactéries, contrôle la vie.

Une biodiversité artificielle rivale de la nature, au profit de l’industrie, vous en rêviez ?

http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Tract_BS_broch-2.pdf


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Ania

Author: Ania

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Comments (2)

Ania Ania ·  20 April 2014, 11h59

Nanotechnologies: "Nous sommes revenus à la préhistoire de la prévention"

Les produits contenant des nanoparticules envahissent notre quotidien sans que soit testée la toxicité des substances concernées. Roger Lenglet, auteur de "Nanotoxiques, une enquête", a répondu aux questions des internautes de L'Express.

En savoir plus sur :
http://www.lexpress.fr/actualite/so...

Le dindon de la farce Le dindon de la farce ·  20 April 2014, 12h59

Le tout nouveau maire EELV-PG de la belle et grande ville de Grenoble, haut lieu des recherches en «High Techs» est aussi un ancien haut cadre de la grande compagnie Hewlett Packard. Un peu gêné, il le confirmait le 28/03 dernier, entre les deux tours, sur @SI à partir de 18mn 30s :

En prime et pour illustration du propos, une petite vidéo… éloquente. Oui, éloquentes les «petites briques élémentaires de la nature» écolos et même BIO ! :


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