Contre le marquage électronique des brebis
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Posted on Saturday 17 November 2007, 18h25 - updated on 20/11/13 - |N!| - Permalink
Des bergères et bergers opposés à la mécanisation de la vie
Pourquoi nous refusons le marquage électronique des brebis et nous nous débattons dans le monde qui le produit :
Au
1er janvier 2008, l'ensemble du cheptel ovin et caprin de la Communauté
européenne doit être identifié avec des puces électroniques pour
répondre aux exigences industrielles de ¬´ sécurité alimentaire ¬ª
(règlement CE n¬∞ 21/2004 du conseil du 17 décembre 2003). Ces mouchards
arrivent à une époque où la machine industrielle s'emballe au rythme
des crises sanitaires (grippe aviaire, vache folle, fièvre
aphteuse...). Le dernier moyen de maintenir l'illusion d'une maîtrise
est de considérer les éleveurs comme des risques industriels
potentiels. Il faut donc assurer leur flicage. [...] Cette nouvelle
mesure de traçabilité [...] nous pousse un peu plus loin dans un monde
où l'on commence à se sentir de trop.
Contact : groupe nord ouest : bergerouest@no-log.org ; groupe sud-ouest
: Bergères et bergers languedociens, rue du Port, 81500 Lavaur ; groupe
sud-est : Léon Nampepusse, ancienne école, 84400 Sivergues.
L'élevage n'est pas seulement une industrie produisant du lait ou de la viande. La domestication n'est pas seulement la soumission d'un animal, c'est aussi un long compagnonnage commencé à la révolution du néolithique. Ces interdépendances influencent depuis dix mille ans nos relations aux animaux, aux humains et au monde. Cette longue compagnie a participé à construire nos imaginaires, nos mythes et notre culture.
Avec le puçage électronique, toute cette partie de l'histoire de notre humanité est anéantie, détruite, niée. Comme la plupart des professions, une part de plus en plus importante de nos activités est régie par un ailleurs : normes industrielles, obligation de s'expliquer, permanence de la suspicion à notre égard. Cela suffit !
[...] Dans un monde où l'humiliation est devenue tellement familière qu'on ne la reconnaît plus, où le contrôle ne choque plus personne [...], nous avons fait comme tout le monde. Nous avons fait profil bas, nous avons ménagé les administrations et entretenu notre asservissement au système des primes agricoles en traînant les pieds face aux ¬´ nouveautés ¬ª. Aujourd'hui, refuser le puçage électronique, c'est voir son troupeau euthanasié. Si nous prenons publiquement la parole, c'est que nous ne voulons pas plonger dans l'aigreur et le désespoir que génère la résignation [...].
Il est déjà question de bornes biométriques dans les cantines, de fichier ADN, de cartes d'identité biométriques. Ce puissant processus de mécanisation du monde vivant est en train de détruire tout ce qui fait que l'humain n'est pas seulement une construction biologique usinable
à merci.
Nous avons encore quelques espoirs, mais ils risquent de disparaître si l'on continue à se taire [...]. Il s'agit pour nous de conserver quelques chances d'élever des bêtes à peu près dignement, de ne pas collaborer par notre silence à l'automatisation et à la déshumanisation de l'élevage, à la transformation définitive des bêtes en marchandise, et à notre enfermement dans un monde invivable pour les brebis et pour nous tous.
Nous, bergers des plaines, des causses et des montagnes, réunis pour notre sauvegarde, appelons toutes et tous
à refuser les entraves électroniques. Nos troupeaux ne sont pas des machines et nous n'habitons pas dans des usines. Nous vous invitons à reproduire ce texte, et à en parler autour de vous.
Des bergères et bergers opposés à la mécanisation de la vie
Contact : groupe nord ouest : bergerouest@no-log.org ; groupe sud-ouest : Bergères et bergers languedociens, rue du Port, 81500 Lavaur ; groupe sud-est : Léon Nampepusse, ancienne école, 84400 Sivergues.
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