2012 L'élection volée ?
- Article par Edrobal
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Posted on Sunday 18 March 2012, 12h00 - updated on 24/11/12 - Tribune - Permalink
En Russie, pour les élections on bourre les urnes. En France, pour les élections on bourre les cranes. Tout est bon pour sauver les soldats Sarkozy et Hollande. Tout est bon pour faire oublier que l’UMPS a cogéré le néolibéralisme depuis 15 ans. Tout est bon pour faire croire – à droite comme à gauche – que le vote “utile” serait d’élire l’un ou l’autre de ces “candidats de l’étranger”.
Cette quête d’une légitimité internationale est aussi une façon de faire croire que le destin de la France n’est plus vraiment entre les mains des Français. Raison de plus pour ne pas les laisser voter n’importe comment. Heureusement, il y a les sondages pour les guider dans leur choix.
L’oligarchie qui tire les ficelles de ces pantins, n’étant pas stupide, sent bien que sa marionnette Sarkozy a tellement bien joué son rôle de liquidateur social qu’elle est totalement calcinée et que faire ressusciter ce cadavre tiendrait du miracle. Donc, elle sort son plan B en la personne du social-libéral Hollande. Et comme le programme du PS n’a de social[2] que les apparences, on met en avant l’argument massue : pour se débarrasser de Sarkozy-Attila, il n’y a que Hollande. On espère que la majorité des électeurs voudront tellement voir les talons de Sarkozy qu’ils ne regarderont pas de trop près pour qui ils votent.
Mais, derrière, se profile le candidat Mélenchon qui, lui, ose mettre en cause le système – horreur suprême – et veut se donner les moyens[3] de le combattre. Au moins 15% des électeurs seraient prêt à faire l’impasse sur le vote utile et à voter pour ce candidat à faire frémir dans les chaumières dorées et les salles de marché. Imaginez le drame s’il était élu et qu’il s’attaque au racket des spéculateurs [4]? Non ! Ce cauchemar ne doit pas se réaliser.
Comment éviter le pire ? C’est bien simple : il suffit de corriger un peu les sondages pour ramener les chiffres publiés pour cet énergumène à un niveau plus modeste permettant d’éviter que les électeurs ne s’aperçoivent qu’ils auraient la possibilité d’un réel espoir de changement. Et voilà comment, après avoir volé aux Français leur non au TCE en 2005, on veut leur voler le droit de choisir librement leur Président en 2012.
Mais 15% pour Mélenchon, c’est encore bien insuffisant. J’ai entendu et lu l’affirmation que plus son résultat serait élevé au premier tour, plus il pourrait peser politiquement par la suite, « secouer Hollande ». Tragique erreur ! Quelle totale incompréhension des institutions de la Vème République. Les exemples passés du Programme Commun et de la Gauche Unie l’ont pourtant bien montré : le parti majoritaire décide, les autres avalent les couleuvres. Donc, il ne doit y avoir qu’un seul objectif : mettre Mélenchon en tête de la gauche au premier tour si l’on espère voir émerger une politique antilibérale en France. En clair, le vote Mélenchon ne doit pas être « La bonne nouvelle pour François Hollande» comme l’estime Jérôme Sainte-Marie de l’institut CSA. Mélenchon n’est pas là pour faire gagner Hollande au second tour. Hollande, c’est le vote inutile.
Oublions la tradition du “Front Républicain” ! Je vous le certifie ; si malheureusement Hollande est au second tour contre Sarkozy, je ne voterai pas. Entre la peste et le choléra, entre le libéralisme pur et dur et le social-libéralisme il n’y a pas de choix qui vaille. Hollande n’est pas un espoir ni pour le peuple de gauche ni pour la France. Il faut se débarrasser de l’illusion que pour sortir Sarkozy, il faudrait voter pour un Sarkozy bis. Car Hollande appliquera la même politique, avec la vaseline[5] en plus pour mieux la faire passer.
N’écoutez pas ceux qui disent que Mélenchon ferait le jeu de la Droite en affaiblissant Hollande. Hollande, ce n’est même pas la gauche molle comme on l’a dit. Hollande représente un PS de droite dans la lignée des autres social-démocraties européennes qui ont pratiqué dans leur pays des politiques d’austérité que n’aurait pas renié Sarkozy. La vrai Gauche, c’est Mélenchon. C’est pour cela qu’il attire des militants de toute la gauche, depuis EE-LV jusqu’au NPA. En fait, ces attaques sont probablement le fait de l’équipe même de Hollande pour qui l’argument du “vote utile” est le seul qui puisse encore jouer. Et quand on l’entend dire : « Ce qui m’habite, moi, c’est que je veux gagner l’élection présidentielle. », moi je dis : il faut faire gagner la France n’en déplaise à ceux qui ne reculeront devant aucune bassesse pour arriver à leur fin. « La dynamique Mélenchon est-elle un risque pour le candidat socialiste ? » se demande les médias avec une condescendance très appuyée. Il faut plutôt se demander « qui est le candidat socialiste ? ».
Notes :
[1] Interview accordée par le candidat socialiste au journal britannique The Guardian : « Aujourd’hui il n’y a pas de communistes en France. La gauche a gouverné pendant quinze ans pendant lesquels elle a libéralisé l’économie et ouvert les marchés à la finance et à la privatisation. Il n’y a pas de crainte à avoir. ». Rappelons aussi que Hollande est un fervent admirateur déclaré de Tony Blair.
[2] Les mesures sociales de Hollande ne doivent pas faire illusion. A chaque annonce spectaculaire de Hollande, son équipe de campagne se presse de rassurer les milieux économiques (la droite donc) et explique que ces mesures sont uniquement symboliques. Les créations d’emplois dans l’éducation : compensées. L’augmentation des bas revenus : limitée. Le système des retraites cassé par Attila-Sarkozy : modifiée seulement à la marge. La tranche d’impôt à 75% : provisoire…
[3] Mélenchon et le Front de Gauche sont les seuls à voir un vrai programme. Les autres candidats se contentent d’incantation, de postures, de coups médiatiques voire de vieilles promesses recyclées pour le futur ex Président.
[4] Spéculateur, ce mot vous ne le lirez que rarement dans les médias où l’on préfère parler d’investisseurs ou mieux encore des “marchés”. Cette dépersonnalisation permet de faire oublier que derrière la crise financière il y a des personnes bien réelles qui se gavent à nos dépens, des sangsues qui se nourrissent de la misère qu’ils engendrent. Pendant la Révolution Française, ces gens qu’on appelaient des agioteurs, on les guillotinait.
[5] Hollande ne prévoit pas de lutter sérieusement contre la crise et le chômage, mais seulement de les “accompagner” socialement. Merci pour les futurs assistés.
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