Last site update 17/09/2021

To content | To menu | To search

La «drone de guerre» avant la guerre nucléaire

Le mois dernier, nous notions la richesse de l’actualité du nucléaire, remarquable performance de la part d’une industrie archaïque et déclinante. Eh bien, il ne s’agissait en fait que d’une aimable mise en jambe : depuis, l’actualité mondiale a été carrément dominée par l’atome, ou plutôt par les mystérieux drones qui survolent les centrales nucléaires d’EDF et divers autres sites détenus par Areva ou le Commissariat à l’énergie atomique.

Autant le dire tout de suite, la France atomique est une fois de plus ridiculisée dans le monde entier, tant sa prétendue «sécurité nucléaire» a volé en éclat : des drones déboulent, survolent les centrales, filment tout, jusque dans les recoins et repartent tranquillement sans qu’EDF et les «autorités» françaises n’y puissent rien !

Votre cher chroniqueur ne peut que s’étouffer de rire en pensant que, si souvent, les gendarmes se sont précipités pour empêcher des interviews télévisées sur fond de centrale : interdit de filmer dans cette direction, la sûreté nucléaire et nationale en dépend !

Et voilà que, pour tenter (vainement) de minimiser leur impuissance, les autorités françaises expliquent aujourd’hui que ce n’est absolument pas grave si des drones survolent et filment les centrales ! Alors, on peut filmer oui ou non ? Faudrait savoir !

Toujours bien informé, votre chroniqueur préféré (dont la profession est précisément d’observer le nucléaire) détient toutes les informations sur cette incroyable «drone de guerre», mais il ne peut les révéler pour le moment.

C’est pourquoi, depuis des semaines, tout le monde échafaude des explications allant des plus plausibles aux plus farfelues : espionnage industriel, tests organisés par les services secrets français, blagues de fans de drones, survols par des extraterrestres (!), pressions de Poutine pour obtenir la livraison des bateaux que la France hésite à lui fournir et bien sûr, préparation d’actes terroristes.

Il nous déplait assez d’évoquer cette dernière hypothèse, tant les dirigeants occidentaux profitent de tels dangers - réels ou supposés - pour restreindre les libertés individuelles et imposer des lois qui permettront, dès que le contexte le «justifiera», d’arrêter préventivement toute personne un peu trop critique ou curieuse (si vous vous sentez potentiellement concerné, sachez que vous n’êtes pas seul !).

Cependant, il faut bien le reconnaître : des actes terroristes sont effectivement possibles et, avec la «démocratisation» de technologies comme celle des drones, les centrales nucléaires sont plus vulnérables que jamais.

Notons d’ailleurs que d’autres risques, qui existent depuis le lancement du nucléaire, s’aggravent au fil du temps :

  • le risque d’accident nucléaire de cause purement industrielle : très dangereuses même neuves, les installations nucléaires le sont encore plus lorsqu’elles sont vieilles et délabrées, comme c’est le cas pour la majorité d’entre elles, en France et ailleurs dans le monde.
  • le risque climatique : les canicules, tempêtes, ouragans, inondations, périodes de froid sont de plus en plus fréquents et intenses, et mettent en péril les centrales nucléaires, mal ou pas conçues pour résister à ces phénomènes.
  • sur le plan géopolitique, l’explosion de l’empire soviétique et le 11 septembre 2001 - y compris les guerres menées à ensuite au Moyen-Orient et en Asie centrale - ont débouché sur une atomisation et une dissémination des haines et des rivalités.
  • enfin, nous y revenons, la fuite en avant incontrôlée de notre monde technologique met quasiment à la portée de quiconque des appareils comme les drones, lesquels peuvent emporter des matières explosives et/ou contaminantes elles-mêmes en circulation quasi-libre.

En résumé, tout est en place pour que, bientôt, les mots Tchernobyl et Fukushima ne soient plus que les deux premiers d’une liste effroyable et terrifiante.

Il existe pourtant une façon de réduire sensiblement les risques qui pèsent sur les populations : fermer rapidement et définitivement les installations nucléaires, ce qui est évidemment possible comme l’a démontré le Japon en fermant ses 54 réacteurs et en fonctionnant depuis octobre 2013 avec 0% de nucléaire. Loin de «céder devant les terroristes» - et devant les ouragans ! -, cela reviendrait au contraire à leur retirer des cibles si vulnérables et dangereuses qu’elles semblent avoir été conçues pour être attaquées !

Oui mais voilà, nos «grands» dirigeants n’ont aucune intention de prendre de telles mesures, pourtant si justifiées. Au contraire, les quelques francs tireurs qui osent défier le système sont l’objet d’une impitoyable chasse à l’homme, et en l’occurrence à Lhomme : au moment où il écrit ces lignes, votre chroniqueur se prépare à «monter» à Paris où il est cité à comparaitre par Areva, le «géant du nucléaire», lequel prétend qu’il lui reste encore assez d’honneur pour pouvoir être diffamé !

Et, scoop de dernière minute et cerise sur le gâteau (radioactif), c’est désormais aussi Bolloré et ses voitures nucléaires qui invitent votre serviteur - qui ne les a effectivement guère ménagés, mais c’était à juste titre - à s’expliquer devant un Tribunal. La date n’est pas encore connue, mais vous en saurez plus le mois prochain en lisant la Décroissance [1] qui, selon des informations non encore confirmées, peut désormais vous être livrée par drone.

Notes:

[1] Et vers la fin du mois prochain, ici ou , sur Netoyens.info


Document(s) attaché(s) :

  1. no attachment




Stéphane Lhomme

Author: Stéphane Lhomme

Stay in touch with the latest news and subscribe to the RSS Feed about this category

Comments (0)

Comments are closed



You might also like

EPR-consomme-milliards.jpg, mar. 2020

EPR : le gouvernement profite de la crise du Coronavirus pour accorder quatre ans de plus à EDF

Un décret publié au Journal officiel accorde un nouveau délai à EDF pour tenter de mettre en service le réacteur maudit en chantier à Flamanville depuis 2008

Continue reading

Fukushima-ruban_jaune-Seegan.jpg

Énergie : «Il faut que tout change pour que rien ne change»

Ces derniers mois, les noms d’Orano, Enedis et Engie ont respectivement remplacé les marques Areva, ErDF et GDF-Suez, ringardes ou déconsidérées. On ne peut que penser à la célèbre réplique “Il faut que tout change pour que rien ne change” de Tancrède dans le roman “Le Guépard”, popularisé par Luchino Visconti dans le film éponyme sorti en 1963.

Continue reading